Les Coalitions européennes pour la diversité culturelle saluent le plan de travail européen pour la culture préparé par la présidence tchèque et les Etats membres, avec le soutien de la Commission européenne. Ce document de référence énonce quatre priorités et défis auxquels sont confrontés les industries culturelles et créatives (ICC) aujourd’hui et présente 21 actions pour agir en ce sens :
- Artistes et professionnels de la culture : renforcer les secteurs culturels et créatifs
- La culture pour les citoyens : renforcer la participation culturelle et le rôle de la culture dans la société.
- La culture pour la planète : libérer le pouvoir de la culture
- La culture pour des partenariats co-créatifs : renforcer la dimension culturelle des relations extérieures de l’UE.
Parmi les priorités, les CECD accueillent avec attention et encouragent deux initiatives qui rejoignent leurs engagements.
Statut et conditions de travail des artistes et des professionnels de la culture et de la création
Le plan de travail propose qu’une plateforme en ligne soit créée au premier semestre 2023, « pour fournir des informations sur les conditions de travail des artistes et des professionnels de la culture et de la création dans les États membres de l’UE ». L’objectif est de rassembler des informations sur les conditions de travail et de mieux faire face aux exigences administratives » (régime de sécurité sociale, fiscalité). La plateforme mettra également en lumière les bonnes pratiques « en ce qui concerne l’amélioration des conditions de travail des artistes et des professionnels de la création, le bilan des progrès réalisés et les travaux relatifs aux recommandations spécifiques sur le statut de l’artiste ». En outre, des ateliers thématiques auront lieu en 2024, 2025 et 2026.
Les Coalitions européennes saluent ces initiatives et appellent les institutions européennes à construire un cadre commun, afin de créer un statut européen de l’artiste. Ce statut devrait garantir que partout où les artistes se rendent en Europe, ils puissent bénéficier d’un régime de protection. En outre, ce cadre doit créer des synergies avec les dispositifs éducatifs préexistants afin de préparer les artistes au marché du travail et garantir leur bonne information concernant les régimes auxquels ils peuvent avoir accès. Ce statut doit également être intégrer les opportunités nationales et internationales en faveur de la mobilité des artistes.
Découvrabilité des contenus culturels européens diversifiés dans l’environnement numérique
Le plan de travail propose une étude technique pour 2023-2024 et/ou un atelier en 2025 afin de mieux comprendre « l’impact que les pratiques de hiérarchisation des contenus, les recommandations algorithmiques et les stratégies de curation ont sur la diversité culturelle et linguistique, et de trouver des solutions communes pour accroître l’exposition des contenus européens de haute qualité en ligne, y compris des modèles de revenus appropriés basés sur les données ». Le plan de travail invite à s’appuyer sur les travaux et consultations existants, tels que le Media Outlook ou l’Observatoire européen de l’audiovisuel. Par le biais de cette étude/atelier, le Conseil souhaite « faire le point sur les projets innovants et les outils spécifiques, mais aussi sur les difficultés d’accès aux contenus », notamment pour les personnes handicapées ou à faibles revenus, en mettant l’accent sur « les secteurs moins explorés et moins réglementés tels que la musique ou les livres ».
Les ECDC saluent ces initiatives qui reconnaissent les impacts du fonctionnement des algorithmes sur la diversité culturelle et proposent des pistes pour les étudier dans tous les secteurs artistiques. Le rôle des algorithmes, notamment en termes de systèmes de filtrage et de recommandations, souvent liés à la » consommation des œuvres « , ainsi que les stratégies déployées par les grandes plateformes et les moteurs de recherche, ont un impact très fort sur la visibilité des œuvres et sur la capacité du public à les trouver. Dans le secteur musical, la découvrabilité s’illustre par l’apparition de contenus et notamment de playlists sur les plateformes de streaming ; dans le secteur audiovisuel, il s’agit de la promotion sur internet et sur les catalogues des plateformes de streaming ; pour le spectacle vivant, elle s’illustre via la promotion des spectacles sur les plateformes de partage de vidéos et les moteurs de recherche ; pour les arts visuels, on considère essentiellement les moteurs de recherche qui peuvent faciliter la découverte des œuvres ; enfin, pour le secteur du livre, il s’agit des grandes plateformes de distribution qui mettent en avant certaines œuvres.
Les CEDC ont fait de la découvrabilité des œuvres européennes une de leur priorité, et ce, dans tous les secteurs artistiques. En ce sens, elles accueillent favorablement les actions du Plan de travail qui permettront un soutien aux œuvres des créateurs européens dans tous les secteurs artistiques et d’aborder la diversité culturelle dans l’environnement numérique.
Les Coalitions européennes continueront de mobiliser les décideurs, en particulier sur les deux initiatives mentionnées, afin de garantir la diversité des industries culturelles et créatives.